Les propos d'Éric Zemmour sur "l'obsession de l'inclusion" des enfants handicapés à l'école, montrent la persistance de "conceptions archaïques" du handicap, dénonce l'anthropologue Charles Gardou. Pour lui, cet épisode aura au moins contraint les candidats à la présidentielle à prendre conscience de cet enjeu.

Le 14 janvier, Éric Zemmour a créé la polémique en dénonçant « l’obsession de l’inclusion » en matière de scolarisation des enfants handicapés, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Charles GardouSes propos établissent des catégories, installent des frontières entre les enfants : il y aurait ceux qui pourraient bénéficier de l’école et les autres destinés à des ailleurs. L’histoire apprend pourtant cruellement que toute catégorisation et tout étiquetage, qui font fi de la singularité de chaque être humain, conduisent à un tri légitimant des mises à la marge.

Au demeurant, il semble ignorer le droit fondamental que stipule la Convention internationale des droits des personnes handicapées, signée et ratifiée par la France et, auparavant, la loi de 2005.

À travers ces propos, on mesure crûment la prégnance de conceptions archaïques du handicap et de clichés constamment ressassés.

Ceci étant, si je déplore bien sûr cette déclaration intempestive, on dit parfois qu’à quelque chose, malheur est bon.

C’est-à-dire ?