La prostitution des adolescents met en difficulté les pratiques des professionnels de l'accompagnement, constatent deux chercheuses dans un rapport. Elles formulent des propositions inspirées du terrain pour y remédier, dont une meilleure collaboration entre les acteurs.
Entre 2016 et 2020, le nombre de procédures ouvertes par les services de police et de gendarmerie sur des faits de prostitution des mineurs a augmenté de 68 %, selon les données du Centre de victimologie pour mineurs (CVM). Ce phénomène a poussé le gouvernement à mettre sur pied, à l'automne 2021, un premier plan national afin, notamment, de mieux repérer et accompagner les victimes.
Car la prostitution des mineurs, qui concerne une large majorité de filles, interroge les professionnels de l'accompagnement et éprouve les dispositifs existants. Ces difficultés sont mises en lumière par Beate Collet et Katia Baudry, deux chercheuses du Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne (Gemass), dans un rapport financé et publié par l'Observatoire national de la protection de l'enfance (ONPE).
Des facteurs de vulnérabilité
Leur étude, qui se base sur des entretiens avec des professionnels, des jeunes et des immersions sur le terrain, permet tout d'abord d'identifier les facteurs de vulnérabilité pouvant favoriser l'entrée dans un parcours de prostitution.