La Haute Autorité de santé publie un tout premier cadre national de référence, pour guider les professionnels dans l’évaluation des enfants signalés pour danger aux départements. La recommandation permettra-t-elle d’homogénéiser les pratiques ?
La critique est déjà ancienne. Les sénatrices Muguette Dini et Michelle Meunier le regrettaient ainsi, en 2014, dans leur rapport sur la protection de l’enfance : d’un département à l’autre, il restait toujours une trop « grande diversité des modes de recueil et d’évaluation des informations préoccupantes » (IP) concernant les mineurs en danger… Peut-être une solution a-t-elle enfin été livrée par la Haute Autorité de santé (HAS), ce 20 janvier 2021. Sur une commande du ministère des Solidarités, elle publie le tout premier « cadre national de référence pour l’évaluation globale de la situation des enfants en danger ou risque de danger ». Avec cette recommandation de bonnes pratiques, elle espère bien pouvoir « améliorer la qualité de l’évaluation » et « harmoniser les pratiques » à travers le pays.
Pertes de chances
Car aujourd’hui encore, « le traitement n’est pas optimal et n’est pas homogène », souligne Dominique Le Guludec, la présidente du collège de la HAS, en présentant ce référentiel à la presse. Avec les trois livrets et la « boîte à outils » désormais mis en ligne, l’objectif est donc de résorber ces « inégalités de traitement », qui aboutissent en définitive à des « pertes de chance pour les enfants de certains territoires », ajoute Christian Saout, président de la commission sociale et médico-sociale de l’autorité.