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La ferme du Rouzé, un habitat intergénérationnel et inclusif

Longs FormatsRozenn LE BERRE21 mars 2024
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Les 3 000 habitants du village de Willems, près de la frontière belge, ont vu arriver de nouveaux voisins ces dernières années. Porté par le groupe économique et solidaire Miriad, un lieu d’habitat inclusif créé au sein d’une ancienne ferme fait voisiner personnes âgées, personnes en situation de handicap, jeunes majeurs sortis de l’aide sociale à l’enfance et bébés accueillis en crèche.

Huit heures du matin à la ferme du Rouzé. Le jour peine à se lever en ce mercredi pluvieux de février. Au compte-goutte, des enfants et leurs parents traversent l’ancienne cour de la ferme pour se diriger vers l’entrée de la crèche La maison de Louise.

Et pendant que les enfants retirent chaussures boueuses et manteaux trempés, Catherine et Francis préparent tranquillement leur petit-déjeuner, se servent un café, saluent un bébé ou un parent au passage.

Un habitat intergénérationnel et inclusif

Une maman dépose sa fille à la crèche, à la ferme du Rouzé, lieu d'habitat intergénérationnel et inclusif où résident des personnes âgées ou handicapées, et des jeunes majeurs de l'ASE. Lucie Pastureau/Hans Lucas pour Le Media Social

Car ce lieu n’est pas qu’une crèche. Depuis sa réouverture en 2021, la ferme du Rouzé est devenue un lieu d’habitat intergénérationnel et inclusif. Personnes âgées ou personnes en situation de handicap y voisinent avec des jeunes majeurs sortis de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et, en journée, avec les dix enfants accueillis à la crèche. Une utopie sur le papier, peu envisageable en réalité ?

Pas si l’on part des besoins du territoire et qu’on adapte le projet au lieu dans lequel il se déploie, répond Vincent Huet, directeur général du GES Miriad et à l’initiative du projet.

Connaître les besoins du territoire

Tout commence quelques années plus tôt lorsque le directeur apprend, à la faveur d’un article de presse, qu’une unité de vie pour personnes atteintes d’Alzheimer, installée dans l’ancienne ferme du Rouzé, va fermer.

« J’ai alors proposé à Lille Métropole Habitat (LMH, bailleur social propriétaire des lieux, ndlr) et à la ville de créer un comité de pilotage pour interroger les besoins du territoire. On y a invité les partenaires : la CAF, le conseil départemental, l’association Les papillons blancs, les organismes de tutelle. »

Le diagnostic confirme rapidement son hypothèse : « Nous avons identifié environ 70 personnes âgées ou en situation de handicap qui, faute de solutions adaptées, demeuraient dans des choix contraints. » Certaines cohabitent avec leurs parents alors que le souhait serait de vivre seules, d’autres vivent en établissement médico-social alors qu’elles sont plutôt autonomes, d’autres encore doivent se contenter de logements inadaptés ou insalubres dans le privé.

Éviter les sorties sèches

Vincent Huet, directeur général du GES Miriad, est à l'initiative de ce projet qui répond à des besoins identifiés pour plusieurs publics sur le territoire. Lucie Pastureau/Hans Lucas pour Le Media Social