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L'intérim ouvre une brèche dans la protection de l'enfance

Longs FormatsLaetitia DELHON07 avril 2022
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Face à la pénurie de places chez les opérateurs traditionnels, publics ou associatifs, le secteur de l’intérim se voit confier la gestion d’établissements en protection de l’enfance. Des acteurs syndicaux et des militants dénoncent les risques d’un accompagnement « low-cost ». Les départements financeurs assument leur choix au nom de l’« urgence ».

Faut-il y voir une dernière digue qui se brise face à l’engorgement du secteur ? Ou une solution nécessaire pour répondre aux besoins d’accompagnement, comme le prétendent les départements qui y ont recours ?

Si l’intérim a fait son entrée depuis plusieurs années dans le champ de la protection de l’enfance, son implantation a récemment changé d'échelle.

Des Mecs gérées par l'intérim

L'an dernier, plusieurs maisons d’enfants à caractère social (Mecs) ont en effet été ouvertes par et pour le secteur de l’intérim, à l’initiative de plusieurs conseils départementaux.

Ce fut le cas en mars 2021 dans le Calvados, et en juin 2021 en Mayenne, avec l’association Domino Assist’M ASE, adossée à l’agence d’intérim Domino Assist’M, spécialisée dans le secteur médico-social.

Manque de places

Le 5 février 2020, devant le siège du CD du Calvados. Les travailleurs sociaux du département se mobilisent de longue date face au manque de places à l’ASE. L'ouverture de la Mecs confiée à l'intérim a suscité leur colère. PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Près de Caen, l’ouverture de cette Mecs dite « éphémère », pour une durée d’un an renouvelable six mois avant nouvel appel d’offres, a suscité la colère des travailleurs sociaux et de leurs représentants syndicaux, qui débrayaient depuis plusieurs années sous la bannière « 120 enfants en danger » face au manque de places à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). 

Une opération inédite