Les effets de l'enfermement sur les mineurs varient en fonction de leurs conditions d'incarcération, de leurs caractéristiques sociales et de leurs trajectoires antérieures, relève la Protection judiciaire de la jeunesse, dans un document de recherche.
La Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) se penche sur les effets de l'enfermement sur les mineurs détenus, dans le cadre d'une recherche dont les résultats ont été diffusés en octobre.
Sur la base d'entretiens réalisés avec une cinquantaine de jeunes écroués, elle constate que « les effets de l’incarcération [sont] fortement contrastés selon les mineurs, à la fois en fonction de leurs conditions d’incarcération, de leurs caractéristiques sociales et de leurs trajectoires antérieures ».
Isolement social
L'incarcération se caractérise, en premier lieu, par l'isolement du mineur : isolement vis-à-vis de l'extérieur, mais également « intra-muros ». En effet, même si des activités et moments collectifs sont prévus, l'injonction de protéger les mineurs de la violence « a souvent pour conséquence de restreindre leurs relations sociales au sein de la prison ».
La DPJJ souligne en outre le « climat de méfiance » qui règne en détention et qui « incite les détenus à garder leurs distances et à ne pas dévoiler leurs émotions aux autres jeunes », voire à se « montrer prêts à se battre » pour « défendre leur honneur ».