La crise sanitaire a fait exploser le nombre de personnes fragiles devant être hébergées : le recours à l'hôtel a été massif. Reportage auprès de Delta, opérateur de réservation hôtelière du Samu social de Paris, qui répond aux demandes d'hébergement et vérifie la qualité de l'accueil hôtelier sur toute la région parisienne.
Elle a vraiment le sens des formules, Aurora Dominici, opératrice de réservation hôtelière à Delta. Elle est là depuis deux ans et livre ses motivations comme une évidence.
« Avant, je faisais de la réservation hôtelière pour les riches et j'en avais marre. Maintenant, je travaille pour le social. Avant, il fallait trouver le bon budget pour le riche. Maintenant, il faut simplement trouver une chambre. »
Son collègue Jean-Jacques Dupil travaille ici depuis neuf ans. Il est désormais chargé de secteur sur trois départements, après avoir été opérateur de réservation. Quand on lui demande ce qui le motive dans ce travail pas toujours simple, il répond simplement : « C'est une forme de bien qu'on fait aux autres. »
Le drame du Paris-Opéra
La rencontre a lieu à Ivry-sur-Seine, en Val-de-Marne, tout près de Paris. Nous sommes chez Delta, opérateur de réservation hôtelière à vocation sociale, émanation du Samu social. Le logement en hôtel des personnes à la rue, ce n’est pas tout nouveau, loin de là. Mais pendant longtemps, rien n'était vraiment contrôlé.
Et puis, en 2005, un drame est survenu : l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra avec son bilan terrible de 24 morts, dont onze enfants. « À partir de là, explique Stéphanie Tocqué, directrice adjointe de Delta, des contrôles ont été organisés dans les hôtels hébergeant des gens à la rue. Mais à l'époque, le nombre de réservations ne dépassait pas les 7 000 par nuit. »
Une structure régionale
