L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) s'est penchée sur la situation des jeunes ruraux. Même s'ils rencontrent des difficultés d'insertion proches des jeunes urbains, leur isolement suppose de trouver des réponses spécifiques. L'Igas propose notamment de mieux prendre en compte le surcoût lié à la ruralité pour les actions de proximité.
Les derniers scrutins électoraux ont montré une pénétration du vote RN dans certaines zones rurales et c'est particulièrement vrai pour les jeunes ruraux en situation économique fragile, qu'ils soient au chômage, travailleurs précaires ou désinsérés.
Trois millions de jeunes ruraux
Tout au long de l'année 2024, trois inspectrices de l'Igas ont étudié « la pauvreté et les conditions de vie des jeunes qui résident dans les territoires ruraux », conscientes que cette classe d'âge dans des espaces souvent marginalisés souffre d'invisibilité.
Ce travail a mobilisé un important dispositif : 350 personnes rencontrées, huit territoires visités et un questionnaire auquel ont répondu des jeunes notamment suivis par les missions locales. Leur rapport a été publié le 7 janvier.
Les jeunes ruraux âgés de 15 à 29 ans seraient environ 3 millions (contre près de 10 millions de jeunes urbains), mais ne représentent que 14 % de la population de ces territoires marqués par le vieillissement (contre 19 % des jeunes urbains).
La question de la pauvreté est très mal documentée, mais l'Igas estime à 338 000 le nombre de jeunes de 18 à 24 ans vivant sous le seuil de pauvreté (il n'existe pas de données sur les 15-29 ans).