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Le Media Social - A chaque acteur du social son actualité

Interview10 janvier 2020
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« J'essaie d'être très attentive à mon équilibre personnel »

Après une expérience contrastée dans une caisse d'allocations familiales où elle s'est sentie parfois privée de sa liberté de créer, Hélène (1) a retrouvé un travail d'assistante sociale en pédopsychiatrie. Si les situations des familles qu'elle rencontre sont parfois très carencées, elle se ressource auprès de collègues créatifs et dans une riche vie personnelle.

Avec quels idéaux vous êtes-vous lancée dans le métier d'assistante sociale ?

HélèneJ'ai d'abord fait des études de sociologie, avec le rêve de devenir anthropologue. Je me voyais parcourant le monde avec mon sac à dos pour comprendre les hommes et les cultures. Mais en maîtrise, je me suis rendu compte que je souhaitais pouvoir agir concrètement auprès des gens et que l'anthropologie me le permettrait difficilement. C'est avec ce désir, et une culture familiale de gauche, que je me suis tournée vers le métier d'assistante sociale.

Que vous a apporté la formation ?

HélèneDurant ma formation, mes idéaux ont été très nourris par l'idée du développement social local. J'ai fait un stage dans une caisse d'allocations familiales (CAF) qui portait un projet de jardin associatif avec des habitants et des élus. Le rôle du travailleur social était d'y faire du lien entre tous et de permettre aux habitants de développer leur pouvoir d'agir.

Avez-vous pu exercer dans le champ du développement social local après vos études ?

HélèneOui, mais pas tout de suite. J'ai d'abord décroché un poste en psychiatrie adulte. J'y suis restée six ans, au bout desquels j'ai eu l'opportunité d'intégrer une CAF, à un poste censé mêler pas mal d'administratif et des actions à déployer sur les territoires dont nous avions la charge. Mon enthousiasme était immense, j'avais la sensation d'entrer dans le temple du social. Mais j'ai vite déchanté.

Pour quelles raisons ?

HélèneIl y avait peu de place pour créer, les grands axes d'intervention étant prédéfinis par la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), puis déclinés sur le terrain par les différentes caisses. Il s'agissait donc moins d'inventer que d'appliquer des outils prémâchés. J'ai eu du mal à trouver ma place dans mon équipe, où mon enthousiasme important a sans doute effrayé mes collègues. J'ai donc pu me sentir assez seule.

Y avait-il d'autres difficultés ?