« Ce n’est pas une fierté de passer par l’aide sociale à l’enfance (ASE), il y a tout un schéma de la honte, parce qu’on voit bien qu’on est différent […], parce qu’on vient de familles merdiques et que tout est conditionné à notre capacité de survie. Quand on nous rabâche ça depuis qu’on a dix ans, on l’intègre bien ».
D’entrée de jeu, le décor est posé. Les années de placement ont laissé un goût amer chez Magali Panova, 42 ans, traductrice de russe et intervenante dans le cadre de la formation des professionnels de la protection de l’enfance.
C’est ce qu’elle raconte à Charlotte Perry, dans l'émission Des vies françaises, sur France Inter, au cours de plusieurs épisodes consacrés au récit de son parcours. Son objectif : rendre compte des failles du système et tenter de l’améliorer.
Dans le premier volet, diffusé ce 19 février, elle revient sur son histoire familiale et sur la maltraitance dont elle a été victime.
Issue d’une famille désocialisée, dans laquelle la violence se transmet de génération en génération, où les placements se répètent, elle regrette aujourd’hui ce placement qui a entraîné sa déscolarisation à l’entrée au collège : « Je ne craignais plus ma mère. En foyer, je n’étais pas plus heureuse. Ils auraient mieux fait de me laisser avec [elle], au moins j’aurais continué l’école ».
Magali Panova, Itinéraire d’une enfant placée, portrait sonore diffusé dans Des vies françaises, par Charlotte Perry, le samedi matin sur France Inter – Premier épisode : Le schéma de la honte, disponible sur franceinter.fr.

