Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes, la récente unité Petal accompagne les enfants de 3 à 6 ans présentant des troubles du neurodéveloppement (TND). Une prise en charge précoce et un suivi global au sein d’un service pluridisciplinaire, qui viennent soulager des parents souvent démunis.
L’espace est neuf, blanc et lumineux. Affiches, jeux divers et livres parsèment les locaux de couleurs et de vie. Derrière chaque porte, un espace adapté à l’enfant : bureau du psychiatre, de l’orthophoniste, structure de jeu de la psychomotricienne…
L’unité Petal (parcours d’évaluation et d’accompagnement des troubles du spectre de l’autisme, des apprentissages et du langage) a été pensée comme « une structure de recours spécialisée pour les enfants nécessitant une évaluation diagnostique approfondie, des interventions thérapeutiques ciblées et un accompagnement parental personnalisé ».
Un soulagement
C’est ici que Gift et son fils, Maleek, 6 ans, sont venus chaque lundi pendant une année. « Je savais qu’il y avait un souci. Dès la maternelle mon fils bougeait beaucoup, il n’arrivait pas à s’asseoir… On avait besoin d’un suivi. Ici les professionnels m’ont accueillie, on a pu faire un bilan et même si je me doutais que c’était un trouble autistique, c’était un soulagement de pouvoir être sûre. »
En plus des visites à domicile d’une infirmière du service, la venue sur place permettait à Maleek de travailler le rapport au corps et à la motricité, mais aussi de mettre en place avec sa mère un système de pictogrammes, afin de mieux communiquer. Les mêmes pictogrammes sont ainsi utilisés aujourd’hui à l’école et à la maison. « Avant ça j’étais perdue, je me disais que je ne faisais pas bien les choses, se souvient Gift. Ici j’ai appris des choses et depuis on communique mieux avec Maleek. Il commence à parler, à dire ce qu’il veut, il me dit "Viens jouer avec moi". Avant c’était beaucoup d’écholalies ».
Une unité pérenne
Ouverte depuis un an après un appel à projets national du Fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie (FIOP) auquel avait répondu le CHU de Nantes, l’unité Petal a déjà suivi plus d’une soixantaine d’enfants et leurs familles, majoritairement en grande précarité.
« Ce qui est sécurisant pour tout le monde c’est que Petal est une unité pérenne, explique le pédopsychiatre Sylvain Bisleau, médecin référent du service. Le besoin d’une telle unité pluridisciplinaire est parti des constats du terrain et des médecins. Les centres médico-psychologiques (CMP) avaient trop peu de moyens pour un tel suivi. Et si l’équipe de Petal est là pour l’enfant, elle vient aussi renforcer l’accompagnement parental, avec toute une partie d’observation sur le lieu de vie de la famille, et de soutien à la parentalité ».