Ancien visage de la télévision, Philippe Lefait est administrateur depuis avril du Groupement national de coopération handicaps rares (GNCHR). Son engagement trouve racine dans son histoire personnelle : la naissance de sa fille, porteuse de troubles complexes du langage. Aujourd’hui âgée de près de 30 ans, elle vit en maison communautaire, hors institution.
Mi-avril, la rédaction du Media social recevait un communiqué du Groupement national de coopération handicaps rares (GNCHR) : Pierre Gallix laissait la place d'administrateur à un certain Philippe Lefait. Un nom familier pour les amateurs de télévision nocturne des années 2000. Pendant une vingtaine d’années, il a animé Des Mots de minuit, une émission culturelle emblématique de France 2. « Ce n’était jamais à la même heure, toujours tardif et rarement à l'horaire annoncé », sourit-il, philosophe.
Singularité plutôt que handicap
Nous retrouvons Philippe Lefait à la mi-juin, attablé dans un café près de Bastille, par une fin d’après-midi estivale, chaude mais supportable. Interrogé sur sa première confrontation au handicap, il évoque ses débuts de jeune journaliste en Amérique centrale, à l’époque des escadrons de la mort : « J’ai souvent rencontré des mutilés de guerre », se souvient-il.
Le terme handicap ne lui plaît guère. « Je lui préfère le mot singularité », affirme-t-il. Conscient de ne pas être un expert du secteur, il revendique pourtant une forme de légitimité : « Je ne suis pas formé à toutes ces problématiques, mais j’écoute les spécialistes. Et je crois que ma naïveté, mon côté béotien peuvent aider », estime-t-il, tout en s’agaçant du jargon truffé d’acronymes qui règne dans le milieu.