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Article12 mai 2021
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Handicap : "Ouvrir ma société était un parcours du combattant"

Notre série "À voix haute" donne la parole aux "personnes accompagnées''. Claudie Vigie a choisi de faire de son handicap un domaine d'expertise. Non sans difficulté, elle a créé sa propre société. Coach et formatrice, elle est fière aujourd'hui de pouvoir montrer "le hors-champ du handicap".

« C’est beaucoup d’efforts, beaucoup de courage. Au final, c’est le mental. » À 50 ans, Claudie Vigie sait de quoi elle parle. Née à La Réunion, elle découvre à 20 ans qu’elle a une dystrophie musculaire rare, dont son frère est également atteint, et pour laquelle il n’existe aucun traitement. Elle fait partie aujourd’hui « des 7 % de personnes atteintes de pathologies musculaires » qui ne peuvent pas être vaccinées contre le Covid-19.

Perte de la mobilité

Après un cancer du sein il y a une dizaine d’années, Claudie Vigie doit aujourd’hui son fauteuil roulant à un AVC, il y a presque 5 ans, qui lui fait perdre une partie de sa mobilité « côté gauche ». « À peine 3 semaines avant un déménagement je suis passée de debout à assise ».

S’ensuivent deux années très difficiles sur le plan de la santé. Le mental, chez elle, se doit donc d’être un allié de taille. « Ça va mieux, j’ai récupéré de ma motricité grâce à la rééducation. Là, on est passé aux essais de déambulateur ».

Faire de son expérience un domaine d'expertise

Son principal combat à présent, au milieu de 1 000 autres. Car Claudie remarche, même s’il lui faut toujours son fauteuil électrique pour de longues distances. « J’ai toujours été hyper dynamique, je suis d’une nature optimiste et combative », sourit la quinquagénaire, qui a transformé son expérience personnelle en domaine d’expertise.

Claudie Vigie a créé sa propre entreprise et est devenue formatrice en expertise d’usage. « Par notre pratique quotidienne, nous acquérons une expertise dans le domaine du handicap, explique-t-elle. Je veux montrer que la situation d’une personne handicapée peut se faire valoir sur la partie inclusive ».

Complémentarité des approches

Elle regrette parfois que les sociétés (de transports ou autres sociétés privées), ne fassent appel qu’à de grandes associations pour les conseiller et les orienter en matière d’amélioration des usages. « Souvent, les salariés d’entreprise ont une légère formation autour de la loi d’accessibilité de 2005, et pour ceux du secteur médico-social, cela apporte un appui complémentaire dans leur travail. Mon souhait est de leur apporter de l’expertise d’usage, qui soit une valeur ajoutée. »

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