« Les grandes limites sont dans notre tête ». Aurore, Pierre et Thomas, les trois jeunes protagonistes handicapés de Laissez-moi aimer l’ont bien compris. Dans la salle de danse, ils répètent une chorégraphie avec des danseurs valides. Les corps virevoltent, se rapprochent, se touchent et finissent par s’apprivoiser…

Venus à la danse grâce à Cécile Martinez et son association de « danse inclusive » Au nom de la danse , ils vont peu à peu se réapproprier leur corps, se réconcilier avec lui, en exprimant ce qu’ils ont à l’intérieur d’eux-mêmes, en dansant « avec leur être profond, avec leur âme ». Tout au long du documentaire, ils se livrent peu à peu sur leur quotidien, sur leur intimité. Grâce à l’éveil de leur corps, ils assument aujourd’hui une vie sentimentale, à laquelle ils pensaient ne pas avoir droit.

Alternant séquences collectives et moments plus intimes, le documentaire de Stéphanie Pillonca aborde la question du désir et de la sexualité chez les personnes handicapées sans voyeurisme ni misérabilisme. Il montre la différence, quelle qu’elle soit, sans qu’on la perçoive comme telle. « Je voulais montrer qu’ils sont ″nous″ et nous sommes ″eux ″ » affirme Stéphanie Pillonca. Pari tenu.

"Laissez-moi aimer", documentaire de Stéphanie Pillonca, à voir sur Arte le 25 septembre à 22h50.