La municipalité écologiste a engagé un bras de fer avec l’État dans l’objectif de faire valoir le droit à la mise à l’abri. Cet été a été consacré à la recherche de logements vacants en prévision d’une rentrée sous pression.
Régulièrement, le chiffre, qui serait stable depuis plusieurs années, de 3 millions de logements vacants en France est avancé, que les associations mettent en balance avec les 203 000 places d’hébergement d’urgence actuellement mises à disposition.
Si plusieurs villes se disent prêtes à s’engager dans la voie de la réquisition, dont le réseau des collectivités Agir contre le logement vacant, Grenoble semble la plus engagée.
« Carence fautive »
Dans cette bataille face à l’État, la municipalité iséroise (157 000 hab.) peut s’appuyer sur une première victoire connexe, même si elle n’est pas encore totalement acquise.
En effet, en mars 2025, la municipalité a obtenu devant le tribunal administratif de la ville la condamnation de l’État pour « carence fautive » en matière d’hébergement des sans-abri, ainsi que le remboursement des frais qu’elle avait engagés pour héberger à l’hôtel une mère isolée et ses cinq enfants pendant plus de deux ans.
Cette décision est la première rendue à la suite de recours en justice engagés en février 2024 en même temps que quatre autres municipalités écologistes ou socialistes (Strasbourg, Lyon, Bordeaux et Rennes) qui avaient hébergé des sans-abri à leurs frais.
« Pour justifier de notre intérêt à agir (en justice), il a fallu présenter des factures d’hébergement, en rappelant qu’il aurait dû être assuré par les préfectures », avait expliqué la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian.