Dans une enquête sur le risque suicidaire des enfants placés, soutenue par l’Observatoire national de la protection de l'enfance (ONPE), Charlène Charles, maîtresse de conférences en sociologie, alerte sur le manque de formation des travailleurs sociaux et l'absence de soutien face à cette détresse.

Alors que la presse se fait régulièrement l’écho de suicides d’enfants placés, la sociologue Charlène Charles explore la prise en charge de ce tabou social dans une recherche récemment publiée par l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE). Entre difficultés de repérage, gestion quotidienne d’un collectif et manque d’accordage avec le soin, les professionnels expriment leur impuissance, faute de formation suffisante et d’appui institutionnel. Interview.

Pourquoi avoir enquêté sur l’état suicidaire des enfants placés en structure collective ?

Charlène CharlesNous avons répondu à cet appel à projet, il y a deux ans, avec deux collègues Myriem Auger et Christophe Trombert, sur fond d’actualité post-Covid autour des problématiques de santé mentale des jeunes et de la question suicidaire.

Nous sommes tous les trois d'anciens travailleurs sociaux et nous avions rencontré ces questions dans notre pratique, que nous avions laissées en suspens. Nous avons souhaité comprendre comment les travailleurs sociaux affrontent ces situations sidérantes, qui restent un impensé de la formation et un tabou social.

Existe-t-il un sur-risque suicidaire chez les enfants placés ?