Le rapport annuel des Petits frères des pauvres porte sur la vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées. La société fait comme si elle n'existait pas après 75 ans. Une enquête montre pourtant que la notion de désir ne s'éteint pas toujours avec le vieillissement.
« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. » Cette citation de Molière pourrait s'appliquer à merveille au regard que porte la société sur la vie affective et sexuelle des personnes âgées. En faisant de cette question le thème central de son rapport annuel sur la solitude des personnes âgées, présenté le 29 septembre, l'association des Petits frères des pauvres savait qu'elle s'attaquait à une question totalement escamotée par la société qui, quand elle l'aborde, la réduit souvent à la tendresse.
Tabou de la sexualité
Le philosophe Éric Fiat résume bien la situation : « En présentant les amours de la vieillesse plutôt sur le mode de la tendresse que de la passion, ne venons-nous pas de figer les vieux dans un unique mode d'amour, négligeant voire refusant que l'intensité du désir peut ne pas s'émousser. »