Dans l'aide sociale à l'enfance (ASE), les mineurs non accompagnés (MNA) seraient-ils « devenus trop nombreux pour un système qui n'a pas été pensé pour cela », comme l'écrivent les Départements de France ?
« Il faudrait réfléchir plus largement à la crise de la protection de l'enfance, qui dépasse la question des MNA », répond Lorette Privat, conseillère technique à la Convention nationale des associations de protection de l'enfant (Cnape).
Alors que ces jeunes représentaient 19 % de l'ensemble des mineurs protégés en 2017, le nombre d'enfants de 0 à 6 ans à l'ASE, notamment, a également bondi ces dix dernières années, rappelle la spécialiste : « On ne peut pas imputer aux seuls MNA le manque de moyens et de places. »
Lorette Privat regrette, pour sa part, les lacunes de la prévention, « qui éviterait la dégradation des situations et cette augmentation du nombre des placements », si les départements misaient sur l'accompagnement des familles ou les actions éducatives à domicile (AED).
Au Groupe national des établissements publics sociaux (Gepso), la déléguée nationale Jeanne Cornaille confirme l'afflux récent de MNA, mais également la saturation générale des accueils, y compris des tout-petits, « dans un contexte de manque de places, de personnels, et alors que les accueils en hôtel doivent s'interrompre l'an prochain ».
Comme l'ajoute son président, Julien Blot, « au Gepso nous respectons les valeurs du service public, ses principes d'universalité et d'accueil de tous les publics, qu'ils soient MNA ou pas ».
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