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Article23 juillet 2021
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[En quête de sens] "Une autre image des victimes de violences conjugales"

Notre série "En quête de sens" s'intéresse à la trajectoire singulière de travailleurs sociaux désireux de partager leurs découragements et leurs enthousiasmes. Assistante sociale, Émilie Kopinski entend, à travers la réalisation d'un documentaire, donner à voir un portrait plus complet des victimes de violences conjugales.

Avant de parler d'elle et de son projet, Émilie Kopinski tient à faire visiter le centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pour femmes et enfants « La Chapelle des Marais », l'une des structures gérées, à Creil (Oise), par l'association Les Compagnons des Marais.

Un bureau partagé entre travailleurs sociaux, un salon « entretenu à tour de rôle par les dames accueillies »…

Du confort autant que possible

Elle a hâte qu'un « coup de blanc » soit donné pour rendre les chambres plus lumineuses, à défaut de pouvoir offrir davantage d'intimité ; se réjouit que la cuisine, où les dames peuvent préparer occasionnellement un repas, soit accessible même en cette période de crise sanitaire ; et balaie d'un regard affectueux la salle de jeux collective.

Il s'agit, en toute chose, « d'apporter un petit peu de confort » quand c'est possible. On comprend que la visite des lieux vise tout autant à valoriser l'action de l'association qu'à ne pas se mettre tout de suite en avant.

Réunir le public féminin sur un site

Diplômée en 2007, à tout juste 20 ans, Émilie Kopinski a intégré, en 2016, après diverses expériences dans l'hébergement d'urgence, « Les Compagnons des Marais » à la faveur d'un remplacement. Elle y trouve, se souvient-elle, « très vite » sa place même si l'équipe est majoritairement plus âgée.

« En 2018, suite à un développement et à une réorganisation de l'association, mon directeur m'a posé la question qui a marqué le début de l'aventure que je vis aujourd'hui : "Qu'est-ce que vous voulez faire au sein de l'association ?" Je lui ai alors proposé de réunir les dispositifs dédiés au public féminin en un seul site. »

Assurer la tranquillité

Le site des Femmes La Chapelle, qui compte le CHRS, une résidence sociale et aussi huit places en appartements diffus occupées, après orientation du 115, par des femmes victimes de violences conjugales, prend forme. Et Émilie Kopinski en devient la coordinatrice.

« À cette occasion, nous nous sommes battus pour que les logements diffus soient déplacés d'un quartier où la tranquillité des dames n'était pas assurée vers une zone beaucoup plus agréable », commente-t-elle.

Apprendre à manager

« En devenant coordinatrice, j'ai dû apprendre à manager. J'accueille, sous différentes formes, une cinquantaine de femmes et leurs enfants. Et je ne pourrais pas revenir en arrière. Autant que de remplir mon rôle d'assistante sociale, ce qui m'anime désormais, c'est de prendre part à la gestion des budgets, de répondre à des appels à projets ou encore d'entretenir des partenariats », analyse-t-elle.