À 25 ans, Laura Dumoulin, éducatrice spécialisée de formation, est co-responsable de la communauté Emmaüs T.E.R.R.E de Chevaigné (Ille-et-Vilaine). Elle rêvait d'ouvrir un lieu de vie pour adolescents en difficulté, mais a longtemps cru qu'elle devait d'abord "rouler sa bosse". La rencontre avec son binôme Orane Bert l'a lancée dans un autre défi.
Heureusement que Kaya, le border collie de Laura Dumoulin, est alerte ! Car il en faut de l'énergie pour réussir à la suivre.
Ce matin, après avoir passé quelques coups de fil à des financeurs, la professionnelle s'est occupé de mobiliser un camion pour aller récupérer des matériaux sur un chantier. Elle avait à peine fini de gérer un malentendu entre deux compagnons qu'une personne s'est présentée sur le site de Chevaigné (35) pour demander un accueil d'urgence.
Coresponsable d'une communauté
À 25 ans, Laura Dumoulin est co-responsable, avec Orane Bert (27 ans), de la communauté Emmaüs T.E.R.R.E, née fin 2021. La communauté accueille sept compagnons de nationalités différentes, deux salariés et six bénévoles réguliers, en plus des membres du conseil d'administration.
« Je suis responsable de la Bricole solidaire, l'une des deux activités économiques de la communauté. C’est une recyclerie de matériaux de construction et de bricolage. Et une activité de récupération de matériaux de second œuvre sur des chantiers de démolition », explique-t-elle. Orane Bert, de son côté, a créé la communauté et s'occupe de la Briqueterie solidaire, un atelier de fabrication de briques en terre crue.
Frustrée par l'institution
Retour en 2016 : Laura Dumoulin commence sa formation d'éducatrice spécialisée (ES) à l'IRTS de Reims. « J'ai alors envie de travailler en protection de l’enfance. Depuis le lycée, j'ai le rêve un peu naïf d'ouvrir un lieu de vie à la campagne pour accueillir des adolescents en difficulté. Je me suis toujours dit que je ferai ça à 40 ans, le temps d’être solide professionnellement. » La jeune femme revient à peine de deux mois de bénévolat chez une Québécoise qui a adopté vingt enfants polyhandicapés. « Je l'avais vue à la télé. Je lui ai écrit pour lui proposer mon aide. »