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Article19 février 2021
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[En quête de sens] "C'est comme si l'aide à domicile n'existait pas !"

Notre série "En quête de sens" s'intéresse à la trajectoire singulière de travailleurs sociaux désireux de partager leurs découragements et leurs enthousiasmes. Lors du premier confinement, c'est parfois avec "la boule au ventre" que Sarah Girard, auxiliaire de vie à Mulhouse, s'est rendue chez les usagers. La jeune femme aime son métier, mais déplore son manque de reconnaissance.

Sarah Girard exerce dans le quartier de Bourtzwiller à Mulhouse. Celui-là même où a eu lieu le grand rassemblement évangélique de février 2020, considéré comme le principal point de départ de l'épidémie de Covid-19 en France. « Quand le premier confinement a été annoncé, j'ai pleuré. J'avais peur. »

Des semaines à rallonge

Pourtant, l'auxiliaire de vie qui travaille depuis quatre ans pour le réseau APA ne baisse pas les bras. Elle fait même, alors, des journées à rallonge pour pallier l'absence des collègues contraintes de rester chez elles pour garder leurs enfants.

« J'ai fait des semaines de près de 50 heures... C'était dur. J'ai pris de nouveaux patients qui me découvraient avec le masque et tout l'attirail, ce n'était pas facile... », se souvient Sarah.

Garder le moral

Son employeur fournit à ses agents des équipements de protection individuelle (EPI). La principale difficulté pour Sarah ? « Garder le moral. » Et « encaisser » les décès.

« Dans mon métier, je n'ai jamais eu de problème avec la mort. Mais en avoir autant en si peu de jours, c'était vraiment très dur, confie l'auxiliaire. On répète souvent qu'il faut mettre de la distance avec les patients. Personnellement, je m'occupe des personnes comme j'aimerais que l'on s'occupe de mes propres parents. J'accompagne des personnes depuis plusieurs années alors, forcément, on s'attache... »

Forcément, on s'attache

Pour faire face à cette situation inédite, Sarah Girard a choisi de recourir à l'humour : « Le rire est une excellente thérapie pour que les patients évitent de trop penser à la Covid-19. »

L'expérience de cette crise sanitaire a fait évoluer ses pratiques : « Je pense être davantage attentive aux besoins des personnes. J'essaie toujours de les faire rigoler pour leur changer les idées, ce que je faisais bien moins auparavant. »

Appui psychologique