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En Bretagne, une équipe mobile à la rencontre des ados en souffrance

Longs FormatsAudrey GUILLER14 décembre 2023
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Dans l’ouest des Côtes-d’Armor, l’équipe mobile de la Fondation Bon Sauveur de Guingamp va à la rencontre d'adolescents souffrant de mal-être. Les professionnels les écoutent, les orientent vers du soin psy ou un accompagnement social. L'équipe donne rendez-vous aux jeunes à l'école, chez eux, dans un minibus qu'ils ont aménagé, ou même au fast-food.

Ce mercredi matin, pour une fois, l'équipe mobile de la Fondation Bon Sauveur de Guingamp n'est pas sur la route. Dans leur bureau, Jérôme Masson, infirmier, et Gaëlle Chelet, assistante de service social (ASS), sont au téléphone avec une ASS du département. Ils cherchent à mieux comprendre la situation d'une jeune qui les a contactés.

La travailleuse sociale s'apprête à demander un placement éducatif à domicile pour l'adolescente, dont la mère a reconnu avoir des troubles psychiatriques. « Inès, 17 ans, (1) nous a sollicités car elle se questionne sur son propre fonctionnement mental et ses réactions. Elle se demande si elle aussi souffre de troubles », relatent les deux professionnels de l'équipe mobile.

Un taux de suicide élevé

L’équipe mobile lors de sa réunion hebdomadaire. Elle compte un infirmier, une psychologue, une éducatrice spécialisée, une assistante de service social, et une pédopsychiatre (qui n'est pas présente sur place). Laurent Guizard pour Le Media Social

À Guingamp, la ville la plus pauvre de Bretagne, l'équipe mobile est née en septembre 2020 pour aller à la rencontre d'adolescents en souffrance. Cette région rurale souffre du taux de suicide le plus élevé de France. Avec un nombre de soignants deux fois inférieur à la moyenne nationale, l’offre en pédopsychiatrie est insuffisante dans les Côtes-d’Armor.

« Le but initial de l'équipe mobile était d’éviter les hospitalisations pour les mineurs, retrace Jérôme Masson. À l’époque, les jeunes étaient accueillis en psychiatrie adulte dès 16 ans, parfois auprès de personnes en grande difficulté psychiatrique. Ce n'était pas adapté. » Depuis 2023, les jeunes sont hospitalisés en pédopsychiatrie jusqu'à leurs 18 ans. Mais les lits restent si rares qu'intervenir de manière préventive est d'autant plus nécessaire.

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