Confrontée à un endettement massif, la direction d'Emeis (ex-Orpea) va-t-elle se désengager de la gestion de certains Ehpad ? C'est la crainte de la CGT, après l'annonce de tractations pour la cession de deux établissements. La direction se veut rassurante en réaffirmant sa priorité aux conditions de travail des salariés.
Chanson de Goldman à tue-tête, drapeaux de la CGT… devant l'entrée du siège d'Emeis à Puteaux, ce jeudi 5 juin, ils sont une bonne trentaine de syndicalistes de la CGT, avec leur chasuble rouge, venus de la région parisienne, des Hauts-de-France et de Paca. Et même la toute nouvelle secrétaire générale de la fédération santé et action sociale de la CGT, Barbara Filhol (lire encadré) a fait le déplacement à la Défense pour encourager ses troupes.
« Gavage des actionnaires »
À l'occasion d'une réunion du comité social et économique central (CSEC), le syndicat arrivé en tête lors des élections de 2023 a décidé de mettre la pression sur la direction, incarnée par Laurent Guillot, pour lui demander de renoncer à un projet de cession de deux établissements qui, selon l'organisation, pourrait créer un précédent fâcheux.
De quoi s'agit-il ? « Après les Pays-Bas et la Belgique, ce sont désormais les Ehpad Les Grands pins à Marignane et la résidence Rognac [Bouches-du-Rhône] qui font l'objet d'un projet de cession d'activités, précise le syndicat dans un communiqué. Dans les Ardennes, deux projets de construction sont abandonnés, laissant planer la menace de nouvelles cessions. » Et le syndicat de se demander s'il ne s'agit pas là d'un « retour au gavage des actionnaires »