"L'art d'accommoder la vieillesse" de Geneviève Delaisi de Parseval et "L'aventure de vieillir" de Marie de Hennezel montrent à voir, chacun dans son style, une façon de vieillir qui n'est pas forcément triste, passive et fataliste, mais qui donne plutôt envie d'explorer de nouveaux domaines et d'être ouverts aux autres. Stimulant !
Comme on l'a vu, le gouvernement a in extremis rajouté un chantier du bien vieillir dans la consultation du conseil national de la refondation (CNR) qui se déploie jusqu'au printemps 2023. Pour beaucoup, bien vieillir, c'est faire en sorte que les personnes âgées soient bien logées, nourries, soignées et distraites. La société est redevable à tous ceux qui ont fait des efforts pendant des décennies pour elle. Il s'agit de faire plaisir, de gâter les vieux, au risque d'en faire une classe d'âge désœuvrée et potentiellement déprimée.
Révolution de l'âge
Il se trouve que cet automne, à quelques semaines d'intervalle, ont paru deux livres qui proposent une approche radicalement différente de la vieillesse. Celle-ci ne marque plus la fin d'une vie, mais une étape dans un chemin qui comporte des ouvertures, des potentialités. Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste et anthropologue, et Marie de Hennezel, psychologue, ont, par-delà leur parcours différent, en commun d'être à la fois observatrices de cette révolution de l'âge et directement concernées, dans leur chair pourrait-on dire (elles ont respectivement 82 et 76 ans).