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Déplacés ukrainiens : l’action sociale en première ligne

Longs FormatsLaetitia DELHON28 avril 2022
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Fin mars, 26 000 Ukrainiens étaient accueillis en France, un nombre qui devrait continuer d’augmenter à mesure que la guerre se poursuit. Face à l’urgence, les associations de solidarité se sont aussitôt mobilisées, déployant des dispositifs d’accueil. En crise de recrutement, puisant sur ses réserves, le secteur s'appuie sur la coopération, avec l’espoir que cette crise modifie le regard sur l’exil.

Des dizaines de milliers de propositions d’hébergement, des collectes de biens de première nécessité, des dons, des convois organisés en urgence : un élan citoyen inédit en France a marqué le début de la guerre en Ukraine.

Pendant ce temps, plus discrètement, les associations de l’action sociale s’organisaient pour se préparer à l’accueil des déplacés, fidèles à leur ADN de réponse à l’urgence, mais aussi rouage essentiel sur lequel s’appuie l’État.

Un hub

À Paris, un « hub », ou centre d’accueil, ouvert début mars dans le 18e arrondissement, a rapidement déménagé mi-mars dans le 15e, géré par France Terre d’Asile avec la présence de plusieurs associations.

En province, une instruction a recommandé aux préfets de désigner des associations chargées de coordonner l’accueil, d’ouvrir des centres et de recenser les propositions d’hébergement citoyen.

Capacité urgentiste

Dominique Charmeil, directrice générale de l'association CeCler (63). DR

Dans le Puy-de-Dôme, l’association CeCler, composée de 130 salariés et une centaine de bénévoles, a ouvert le 14 mars un centre de premier accueil d’une capacité de 140 places, puis un deuxième de 50 places, et préparé un sas de pré-accueil de 100 places supplémentaires dans un gymnase.

« Nous avons une capacité urgentiste depuis plus de 25 ans, décrit Dominique Charmeil, directrice générale. En 1999 nous avions accueilli des déplacés du Kosovo dans des volumes assez importants, plus récemment cet été les ressortissants afghans de l’opération "Apagan", et entre-temps des Syriens et des Irakiens ».

Ouvrir les droits

Début avril, le taux d’occupation des deux premiers centres était de 95 %. Pendant ce premier accueil, les professionnels procèdent à l’ouverture des droits : demande de protection temporaire, autorisation provisoire de séjour (APS), allocation pour demandeur d’asile (ADA), protection universelle maladie (PUMa), etc.