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Coronavirus et protection de l’enfance : les départements, chefs de file inégaux

Longs FormatsLaetitia DELHON09 avril 2020
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Selon les territoires, les réponses départementales à la crise sanitaire sont plus ou moins rapides et innovantes, comme un révélateur des disparités préexistantes. Un manque d’harmonisation pointé par les associations du secteur face au désarroi des professionnels. Le prolongement du confinement inquiète tous ces acteurs.

Telle la boule de neige qui grossit à mesure que la pente est raide, le confinement n’a pas fini de dévoiler ses multiples conséquences. Elles s’annoncent particulièrement éprouvantes pour les enfants placés ou accompagnés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), et pour les professionnels mobilisés.

La protection de l’enfance se retrouve ainsi « bien seule » soulignait une vingtaine de représentants du secteur le 23 mars dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron. Bien seule et « insuffisamment épaulée par les pouvoirs publics locaux » : comprendre en premier lieu les conseils départementaux (CD), chefs de file de cette politique publique.

Manque de réactivité

Fabienne Quiriau, directrice générale de la Cnape. Cnape

« Nous avons observé une désorganisation ou un manque de réactivité dans la plupart des départements les premiers jours, souligne Fabienne Quiriau, directrice générale de la Cnape. Certains se sont ressaisis la deuxième semaine, d’autres la troisième semaine se sont distingués par leur organisation, quand les derniers rencontraient toujours un vrai problème de coordination, de délivrance d’informations et de directives ».

Une disparité territoriale bien connue, avec des départements plus proactifs que d’autres, sur laquelle la crise sanitaire agit comme un révélateur.

Sauf qu’il y a urgence partout car les difficultés augmentent à mesure que le temps passe : chez les assistants familiaux, accueillant désormais les enfants 24h/24 h, dans les familles où les enfants sont restés placés à domicile, dans les établissements sans relais extérieur et au personnel réduit.

Des réponses spécifiques

La gestion des fugues pose problème, les placements souffrent d’un manque d'étayage et certains observent un nombre d’ordonnances de placement provisoire en hausse, après une stabilité en début de confinement.