Les assises du Bien vieillir, organisées par Idealco, ont été l'occasion d'analyser les conséquences du "papyboom" à partir de 2030, mais surtout de montrer un large éventail d'initiatives et de réflexions qui remettent au centre la nécessité d'un effort conséquent de prévention de la perte d'autonomie.
Frédéric Bierry a le sens du paradoxe en entame de ces 9e assises nationales du Bien vieillir qui se sont tenues du 11 au 13 juin à Strasbourg. À peine le président (LR) de la collectivité européenne d'Alsace avait formulé le vœu que ce moment permette de « montrer du positif » qu'il enchaînait sur le « tsunami démographique » et ses conséquences lourdes.
Doublement des plus de 80 ans
Parlant de sa collectivité (qui regroupe depuis 2021 le Haut-Rhin et le Bas-Rhin), il a énuméré les besoins en places et en professionnels dans les années à venir.
« En Alsace (2 millions d'habitants), nous allons passer de 50 000 personnes de plus de 85 ans à 100 000 dans les cinq ans. D'ici 2032, pour garder le taux de couverture, il faudrait créer 15 Ehpad de 100 places alors qu'il faudra également rénover 30 autres établissements. Et pour arriver à un taux souhaitable d'encadrement, il faudrait créer 4 500 postes supplémentaires. Et je ne parle même pas des besoins pour le domicile. »
Frédéric Bierry s'alarme de l'absence de réaction forte à cette situation. « Qu'attend l'État central pour prendre la mesure de la situation ? Depuis quinze ans, on parle de la fameuse loi sur le grand âge mais rien ne vient. » Et il rappelle l'équation impossible pour les départements qui n'ont pratiquement plus de levier fiscal pour augmenter leurs ressources.