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Article22 octobre 2020
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Au collège de Samuel Paty, les prises de parole à risques d'un enfant protégé

Pendant 48 heures un élève a pu répéter dans les médias des propos appréciés, après l'assassinat du professeur Samuel Paty par un islamiste. Or, aucune autorisation parentale n'avait été donnée pour laisser s'exprimer cet enfant placé. Itinéraire d'un dérapage.

« C’est très grave si on peut se faire assassiner, alors qu’on dévoile une caricature ! » Tout juste abrité par un masque chirurgical, et seul face à la caméra, un collégien de Conflans-Sainte-Honorine exprime tout son effroi. « Si maintenant on montre juste à ses élèves une caricature et bim, on devient raciste, du coup, on peut plus rien dire ! »

Ses paroles impressionnent et peuvent soulager, au lendemain du meurtre du professeur Samuel Paty, décapité dans la rue par un islamiste pour avoir montré pendant un cours des dessins de Mahomet. « Faut continuer à venir, faut pas lâcher, on a le droit de parler... » Le droit de diffuser cette interview, en revanche, n’a pas été donné, à tous les médias qui se sont empressés de la relayer.

Aucun parent n’était à ses côtés pour l’autoriser : le brillant collégien a été confié à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) des Yvelines. Et l’emballement journalistique engagé ce 17 octobre peut désormais être médité par les professionnels de la protection de l’enfance.

Bientôt sur BFM TV

Car avant d’être interviewé tour à tour pour France inter, Libération ou France 5, ce mineur de 12 ans a d’abord été approché par la caméra d’un journaliste indépendant, Clément Lanot, lors d’un hommage spontané, rendu le samedi au collège du professeur assassiné. « Je l’avais autorisé à s’y rendre avec un éducateur », raconte Éric Picard, l’un des deux responsables de sa Maison d’enfants à caractère social (Mecs), Latitudes 78.