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Article28 avril 2021
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Aide sociale à l'enfance : des jeunes poussés à la rue

Les travailleurs sociaux sont incités à "faire sortir les jeunes" de l'ASE, et cette pression peut aboutir à des mises à la porte aux conséquences funestes pour l'accès au logement des jeunes majeurs. Un engrenage démontré par la chercheuse Pascale Dietrich-Ragon, de l'Ined.

« Les travailleurs sociaux, parfois, ils vous stressent à vous dire : "C'est pas un logement définitif"... » Ce jugement sur l'aide sociale à l'enfance (ASE) est rapporté par Coralie, interrogée dans le prolongement d'une ambitieuse « Enquête longitudinale sur l'autonomisation des jeunes après un placement » (Elap).

Cette jeune femme, passée d'hôtels en résidence sociale, n'est pas la seule à décrire une telle pression à quitter les lieux, parmi les quelque 1 600 jeunes suivis pour cette enquête engagée à partir de 2013, de l'Ile-de-France au Nord-Pas-de-Calais. Et cette insécurité dans la protection de l'enfance peut nourrir la « précarité résidentielle » que beaucoup connaîtront, comme le montre Pascale Dietrich-Ragon, chercheuse à l'Institut national d'études démographiques (Ined) (1).

Parcours résidentiels chaotiques

D'emblée, il est vrai, les jeunes de l'ASE partagent souvent des vulnérabilités en matière de logement. « Majoritairement issue de l'immigration » et des « catégories populaires », cette population a pu être confrontée « à des difficultés de logement dès le plus jeune âge » – à l'image de Jason, placé car sa mère n'avait « pas eu d'autre choix que d'habiter dans un garage ».