Des personnes concernées par le handicap de divers horizons – des milieux catholiques aux antivalidistes - s’opposent à la proposition de loi sur l'aide à mourir. Elles craignent que les personnes handicapées soient incitées à demander ce droit, ce que réfute la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq.
« Cette loi me fait l'effet d'un pistolet chargé déposé sur ma table de nuit, afin que je mette fin à mes jours le jour où je me dirai que je suis un poids trop important pour mes proches ou que la société me dira que je coûte trop cher ».
C’est ce qu’a déclaré à l’Agence France presse (AFP) Edwige Moutou, 44 ans, atteinte de la maladie de Parkinson, le 24 mai, lors d’un rassemblement contre la proposition de loi relative à la fin de vie, qui a réuni quelque 300 personnes malades ou handicapées, et leurs aidants, près de l’Assemblée nationale à Paris.
Ce jour-là, les députés achevaient l’examen en première lecture de la proposition de loi (PPL) qui doit faire l'objet (avec l'autre PPL relative aux soins palliatifs et d'accompagnement) d'un vote solennel ce mardi 27 mai en séance publique.
#LesEligibles
Depuis plusieurs mois, des personnalités concernées par le handicap de divers horizons s’opposent à ce texte. C’est le cas notamment de la médecin Magali Jeanteur dont le mari est atteint d’un « syndrome de l’enfermement » qui avait organisé ce rassemblement du 24 mai et lancé le hashtag #LesEligibles sur les réseaux sociaux.
Elle et son mari considèrent en effet qu’avec cette nouvelle loi, ce dernier serait, comme de nombreuses personnes malades ou handicapées, éligibles à l’aide à mourir alors qu’il manifeste son envie de vivre.