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Portrait18 septembre 2020
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[À voix haute] « Il n'y a pas de soin réellement apporté aux proches »

Notre série "À voix haute" donne la parole à ceux qui n'ont longtemps pas eu voix au chapitre, les "personnes accompagnées". Et aussi parfois à leurs proches : Annie nous raconte ici l'impact de la pandémie de Covid-19 - et des règles mises en place par l'Ehpad belge où est hébergée sa grand-mère - sur son lien avec son aïeule.

Conteuse professionnelle d'origine belge, Annie remonte régulièrement sur les terres de son enfance pour rendre visite à sa famille, notamment à sa grand-mère paternelle hébergée en maison de retraite. Avec l'arrivée de la Covid-19, il a fallu réinventer les modalités du lien à son aïeule qui entend très mal. Et suite au déconfinement, vivre une rencontre dans un parloir de fortune et inhospitalier.

Juillet 2020. Annie attend devant la maison de retraite l'arrivée de sa grand-mère, qu'elle n'a pas vue depuis février. Son père l'accompagne pour ce parloir de trente minutes, qui doit avoir lieu sous un barnum – une avancée par rapport aux dernières semaines où il n'était possible de rencontrer ses proches qu'à travers une fenêtre ouverte et derrière un plexiglas.

« Extrêmement frustrant » 

« Comme mon père est un peu sourd, et que ma grand-mère l'est fortement, tous les deux ne s'entendaient pas. C'était extrêmement frustrant, relate Annie. Son père lui a raconté qu'il avait croisé beaucoup de visiteurs en pleurs ces derniers mois, parce qu'ils n'arrivaient pas à communiquer avec leurs proches âgés.

Et cet épisode où il est tombé, se prenant les pieds dans un bloc de béton, sans qu'aucun professionnel ne vienne s'enquérir de son état.

Manque d'attention

La vieille dame est en retard et il faut attendre à l'extérieur. « On est restés debout sous la bruine. Je trouve qu'il n'y a pas de soin réellement apporté aux proches, qui ont pourtant tous déjà un certain âge », regrette Annie. Quand sa grand-mère arrive, ce sont les retrouvailles.

L'aide-soignante qui accompagne la résidente accepte de fermer les yeux sur les quelques moments où Annie baisse son masque pour laisser voir son visage à sa grand-mère.

Une chaise et des barrières métalliques