Faire le pari de la mixité des publics et des usages pour favoriser l'insertion des personnes hébergées et enrichir le travail d'accompagnement social, c'est la démarche menée par l'association Aurore dans le lieu "Les Cinq Toits", depuis deux ans et demi.
En plein 16e arrondissement parisien, une ancienne caserne de gendarmerie a été transformée provisoirement en lieu d'hébergement et d'expérimentation sociale : « les Cinq Toits ».
En cette journée printanière, la cour centrale est animée. Des clients sont attablés en terrasse du restaurant La Table du Récho ; plus loin des résidents et bénévoles s'activent à l'espace « la Bricole » ; tandis que quelques personnes déchargent des denrées destinées à l'épicerie solidaire.
350 personnes hébergées
Les bacs à fleurs, la serre, les terrasses en bois, rien n'indique à première vue que 350 personnes précaires sont hébergées ici : 150 demandeurs d'asile, 100 réfugiés et 100 familles sans domicile.
Le lieu, géré par Aurore depuis septembre 2018 en partenariat avec Plateau Urbain, accueille aussi 35 entreprises et associations, et propose régulièrement des temps et activités ouverts au public : ateliers bricolage, concerts, marché aux plantes, etc. Après l'expérience des « Grands voisins »*, l'association fait à nouveau le pari de la mixité des publics et des usages, pour créer un lieu agréable et vivant, propice aux rencontres et au développement des compétences.
« Du jamais vu en 20 ans de carrière »
La cheffe de service du centre d'hébergement d'urgence (CHU), Géraldine Holtzappel, mentionne d'abord la qualité d'accueil : « Ici on est bien lotis, il y a de grands appartements, une équipe de travailleurs sociaux 7j/7, beaucoup de bénévoles, et des services sur place, comme l'épicerie solidaire, le vestiaire gratuit, le prêt de vélos. En 20 ans de carrière je n'ai jamais vu ça ! »
Le CHU héberge 25 familles orientées par le service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO), dont 50 à 60 enfants. Leurs problématiques et situations administratives sont diverses.
Tout à disposition
Mme Djimbi, arrivée du Cameroun par la Méditerranée, y est hébergée depuis l'ouverture en septembre 2018. Elle partage un appartement avec ses 5 enfants, dont la dernière est née ici. « Il y a une bonne entente entre les hébergées, je participe aux ateliers couture, broderie, il y a aussi des activités organisées pour les enfants, un jardin sur place, une épicerie, tout est à disposition, c'est très pratique. »