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À Marseille, un Ehpad "tiers lieu" ouvert sur son quartier

Longs FormatsNina HUBINET02 juin 2022
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Depuis deux ans, la maison de retraite « Les jardins d’Haïti », à Marseille, opère sa transformation en « tiers lieu ». Échanges avec les enfants de la crèche voisine, étudiants logés sur place, coworking… Tout est fait pour multiplier les interactions au bénéfice des résidents, mais aussi du personnel : le turn-over de cet Ehpad familial est très faible.

Boucles brunes et air espiègle, Camille, 3 ans, fixe un instant le ballon en mousse, avant de s’élancer et de shooter en direction de Paul. Installé dans un fauteuil, sa canne dans une main, celui-ci esquisse un habile mouvement de pied et rate de peu le ballon.

Mais les yeux du vieil homme pétillent, et des petits rires de jubilation, venant tant des footballeurs que des spectateurs, s’élèvent dans la pièce à vivre de la maison de retraite.

Une crèche mitoyenne 

Paul, résident de l'Ehpad les Jardins d'Haïti, joue au ballon avec Camille, venue de la crèche voisine. Valérie Vrel pour Le Media Social

« Ce genre de moments, c’est assez magique. Tout à coup notre investissement prend tout son sens ! », s’émerveille Laurent Boucraut, le directeur des Jardins d’Haïti, présent dans le « public ».

C’est ce quadragénaire aux cheveux mi-longs qui pilote la mutation en cours de cette maison de retraite familiale, dont l’installation d’une crèche dans un bâtiment mitoyen a été la première étape.

Comme sur des roulettes  

« Les lundis et jeudi, les enfants qui le veulent viennent passer un moment avec les résidents, le matin. Parfois, deux résidents vont aussi à la crèche. La psychomotricienne organise des ateliers communs pour les enfants et les anciens, explique le directeur de l’Ehpad. Les premières fois que les enfants sont venus, c’était un peu difficile. Maintenant, ça se passe comme sur des roulettes, chacun a pris ses marques, et des vrais liens se sont créés. »

Il se passe toujours quelque chose ici

Martine Chabanne, résidente 

Martine Chabanne, 89 ans, et Paul Meynard, 87 ans, se réjouissent de l'animation qui règne au quotidien dans leur établissement. Valérie Vrel pour Le Media Social

Paul Meynard, 87 ans, est l’un des habitués de ces temps partagés avec les enfants. « Ça nous rappelle les nôtres, il y a quelques années ! », sourit-il en regardant les deux petites filles qui zigzaguent sur des draisiennes entre les fauteuils roulants.