Psychiatres, psychologues, psychomotricienne et infirmières : ils et elles font partie de l’équipe mobile intersectorielle des enfants confiés (Emi-Eco), créée il y a quatre ans à Marseille. Alors que les enfants confiés présentent plus de problématiques psychiques que la moyenne et que les délais de prise en charge s'allongent, ces professionnels se déplacent directement sur leurs lieux de vie pour les accompagner.
Kylian (*) et Walid (*) viennent de passer la grille du parc Borély, grand jardin public marseillais, sous le chaud soleil du début d’été. Walid, 8 ans, est plutôt enjoué, mais Kylian, 9 ans et demi, traîne des pieds. « Il ne voulait pas de fromage dans son sandwich », glisse Frédérique Triaire, psychologue au sein de l’équipe mobile intersectorielle des enfants confiés (Emi- Eco) depuis trois ans, pour expliquer sa mine boudeuse.
« Allez, on va chercher un endroit où se poser pour le pique-nique », lance Lara Esberard, psychomotricienne de la même équipe mobile. En s’approchant d’un petit lac, les deux garçons, placés en foyer par l’aide sociale à l’enfance (ASE), aperçoivent des ragondins, gros rongeurs peu farouches. Les animaux attirent rapidement toute leur attention, et font oublier à Kylian la contrariété du jour.
« On les observe en permanence »
Une fois le fromage retiré et les sandwichs engloutis, Walid et Kylian se mettent à jouer avec des petits planeurs. « Ils vivent dans deux foyers différents, et c’est la troisième fois qu’ils font une activité de plein air ensemble dans le cadre du suivi d’Emi-Eco », pose Frédérique. Ce jour-là, Kettie Blanc, interne en psychiatrie et stagiaire au sein d’Emi-Eco, accompagne Frédérique et Lara. La jeune femme passe devant elles en courant, à la suite de Kylian et Walid qui s’esclaffent et s’engouffrent dans les buissons. Quelques minutes plus tard, elle s’assied dans l’herbe pour reprendre son souffle.
« Ça peut paraître étrange d’être dans un service hospitalier où on joue à trappe-trappe ! Mais en fait, on les observe aussi en permanence », témoigne la jeune médecin, qui doit rapporter régulièrement ses observations aux psychiatres de l’équipe. « Ces moments sont idéaux pour voir comment les enfants se comportent les uns avec les autres », renchérit Frédérique.