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À l’abri de la violence conjugale

Longs FormatsSophie LE GALL09 mars 2020
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La mission hébergement logement du conseil départemental du Val-de-Marne a ouvert, début 2019, un centre de mise à l'abri pour femmes victimes de violences conjugales. Un sas de sécurité marqué par l'urgence de trouver très vite une solution d'hébergement, et de jeter les bases d'une reconstruction personnelle.

Un immeuble tout ce qu'il y a de plus banal d'une commune du Val-de-Marne. Mais on n'y rentre pas sans s'être fait annoncer. On vient nous chercher et on nous raccompagne à la grille, qui reste dûment fermée, en plus de la surveillance de caméras.

L'immeuble abrite le centre Marielle Franco*, une initiative de la mission hébergement logement (MHL) du conseil départemental du Val-de-Marne. Ici sont mises à l'abri, hébergées et accompagnées, pour une durée maximum de deux mois (par périodes de 15 jours renouvelables), des femmes, avec ou sans enfant, victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, orientées par le 115 et la mission hébergement logement.

Éviter l'hôtel

Le centre Marielle Franco héberge des femmes, dont certaines avec des enfants, orientées par le 115 et la MHL. Jeanne Frank/item pour Le Media social
L'objectif : éviter aux femmes un hébergement en nuitées d'hôtel. Jeanne Frank/item pour Le Media social

L'ouverture de ce centre fait partie du plan global du conseil départemental de réduction des nuitées à l'hôtel pour le public en rupture d'hébergement, entamé en 2009.

« Nous souhaitons offrir des conditions dignes d'hébergement. Orienter les femmes victimes de violence vers l'hôtel comporte une part de danger. Nous savons, par expérience, que cet environnement peu soutenant, sans parler des conditions matérielles, est un potentiel facteur de retour vers un domicile qu'elles ont pourtant fui », explique Jean-François Watrin.

Des demandes en hausse

Le responsable de la MHL ajoute : « Depuis deux ou trois ans, la part de femmes en rupture d'hébergement victimes de violences conjugales ou intrafamiliales a augmenté et représente aujourd'hui près de 20 % des dossiers ».

Pour inscrire le dispositif dans le droit commun et s'adresser à toutes les femmes (et pas seulement aux femmes avec enfant de moins trois ans, compétence du conseil départemental) la MHL s'est rapprochée des services de l'État, devenu l'un des partenaires du dispositif, via l'attribution de l'aide au logement temporaire (ALT).

Une forme de colocation