Espace d’échanges, de convivialité et de formation, un tiers-lieu original lancé à Toulouse permet à des jeunes et adultes en situation de handicap de briser l’isolement à la sortie de l’institution. Une initiative originale et innovante qui réussit le pari de l’ouverture et de la mixité.
Derrière le comptoir, regard bleu perçant et mèches blondes, Adrien Deville accueille les arrivants. Au café, on discute, c’est fait pour ça. Alors on entame rapidement la conversation avec le jeune homme de 36 ans, qui « tient le bar » ici les lundis, jeudis et vendredis matin, depuis l’ouverture de Café & Co en octobre 2022.
Une hémiplégie
Après dix ans de travail dans une célèbre enseigne de restauration en hypermarché, il raconte son burn-out en 2015. « Mais déjà petit, à 23 mois, je suis tombé du deuxième étage, j’ai eu une hémiplégie du côté droit et un traumatisme crânien, j’aurais pu être paralysé mais je m’en suis sorti, j’ai persévéré avec la rééducation », relate-t-il.
S’en sortir, persévérer, trouver sa place : des mots qui reviendront au fil des rencontres, dans ce café d’un genre nouveau à Toulouse.
Une insertion difficile
L’aventure a commencé en 2021, quand Céline Brouquières et Sébastien Calvo, anciens éducateurs spécialisés devenus conseillers en insertion professionnelle (CIP) à l’association Agir, soigner, éduquer, inclure (Asei), constatent les limites de leur accompagnement face au mur de l’inclusion professionnelle.
« Les jeunes quittent les établissements mieux formés, avec des diplômes, mais se prennent souvent une douche froide en sortant car ils ne trouvent pas de travail, retournent chez leurs parents et perdent leurs relations sociales », décrit Céline Brouquières.
L'idée d'un café
