C'est l'un des paradoxes de la situation actuelle : l'angoisse de devenir dépendant est très répandue chez les retraités alors qu'ils ne seront qu'une minorité à « mal » vieillir. Une enquête de l'Ifop pour le compte de l'Union financière de France (réalisée au printemps et rendue publique le 14 octobre) le confirme : près d'un retraité sur deux cite en première crainte la perte d'autonomie. Quatre autres motifs sont cités chacun par environ 10 % des retraités : le coût des prestations de maintien à domicile ou de prise en charge en établissement ; la diminution des capacités financières ; le désengagement des pouvoirs publics dans la santé et le social ; la chute des revenus en cas de décès du conjoint.
Selon la région, les craintes ne sont pas hiérarchisées de la même façon : en agglomération parisienne, la perte d'autonomie et les coûts des prestations sont plus fréquemment craints ; dans les communes rurales, les déserts médicaux sont redoutés.
Comment bien vieillir à domicile ? La possession de moyens financiers arrive (logiquement) en tête, mais ce préalable est d'un tiers plus fréquemment cité parmi les catégories aisées. L'intervention de professionnels qualifiés de l'aide à domicile est avancée en premier par un cinquième des retraités (et par la moitié d'entre eux si on intègre les deux raisons qui peuvent être citées par les retraités). A noter que l'obtention de subventions est jugée indispensable par 14 % des retraités modestes.
Et si les retraités devaient finir leur vie en Ehpad ? La question est vite réglée pour 78 % des retraites qui jugent ne pas avoir les moyens de financer un tel établissement. Son coût est estimé à 2 000 € en province et à 3 000 € en région parisienne.