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Interview21 octobre 2020
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Guillaume Périssol : "Les États-Unis ont développé les premiers le milieu ouvert"

Éduquer, plutôt que punir ? Ce principe de la justice pénale des mineurs s'est épanoui Outre-Atlantique, avant de s’appliquer plus largement aux adultes. Retour aux sources avec Guillaume Périssol, enseignant-chercheur en histoire, récompensé par l'ONPE.

Dans le Droit chemin, l’ouvrage que vous avez tiré de votre thèse,  récompensée par l’Observatoire national de la protection de l'enfance (1), vous comparez les réponses apportées à la délinquance des jeunes, dans l’après-guerre, en France et aux États-Unis. Pourquoi vous intéresser à cette période ?

Guillaume PérissolÀ l’origine j’ai découvert des archives du tribunal pour enfants de la Seine, à Paris, qui dataient de cette époque... Et il s’avère que dès la Seconde guerre mondiale, en Occident, survient une vague de panique face à la délinquance juvénile. En France, sous l’Occupation, des adolescents adeptes du système D sont ainsi surnommés les « J3 », du nom de leurs cartes de rationnement, tandis que les « zazous » (anticonformistes amateurs de swing, NDLR) s’écartent des règles morales de Vichy. Viendront ensuite tous les voyous en « blousons noirs ». Et pourtant, cette panique est en partie irrationnelle. Certes la délinquance juvénile augmente, mais relativement peu, au regard de l’explosion de la population juvénile du baby-boom. Et elle comporte une bonne part d’infractions routières dues à l’essor de l’automobile…

Et c’est donc dans cette vague de panique qu’est adoptée la fameuse ordonnance du 2 février 1945, qui créait le tribunal pour enfants et la cour d’assises des mineurs, ainsi que le principe de la « liberté surveillée ».