Pour son 14e congrès à Bordeaux, le groupement national des animateurs en gérontologie (GAG) s'est interrogé sur les évolutions du métier en lien avec les évolutions des personnes accompagnées. Comment se préparer à l'arrivée de la génération des "papy boomers" ?
Lors de ces deux journées sur le campus de Talence, les animateurs en gérontologie ont mis en vedette un chanteur des années 70-80 : Daniel Balavoine. En effet, son expression « Remplacer les besoins par l'envie » (dans la chanson « Sauver l'amour ») a servi de fil rouge aux débats entre les trois cents participants venus de l'hexagone et même des Antilles.
6 mois de GAG Tour
Les réflexions, parfois iconoclastes, de ce congrès ont été en partie nourries par la dizaine de débats organisés pendant six mois en 2019 avec les animateurs en gérontologie, qu'ils travaillent en maisons de retraite, en résidences autonomie, en CCAS voire, plus rarement, pour un service d'aide à domicile. L'objectif de ce GAG Tour était de briser l'isolement de nombreux professionnels, parfois à la merci d'une direction ou d'un cadre de santé insensibles à l'enjeu de l'animation.
Mécanismes d'emprise
« Peut-on construire son humanité dans cet environnement ? » Le sociologue Richard Vercauteren met les pieds dans le plat. Et poursuit : « Les contraintes mettent en place insidieusement un mécanisme d'emprise. Il en existe trois sortes : la proche-emprise exercée par la famille ; la télé emprise - le sujet âgé est borné par des représentations sociétales et enfin l'auto-emprise quand la personne ne s'autorise plus à dire ses désirs. » Justement, le boulot de l'animateur est de faire émerger des désirs enfouis, timides, parfois niés par la structure. Richard Vercauteren conclut par un avertissement : « Attention au « routinage » dans le travail des professionnels qui aboutit à ne plus écouter la personne âgée. »